Je viens de lire le dernier mot de L’Usage du monde de Nicolas Bouvier agrémenté des dessins de Thierry Vernet, son compagnon de voyage pendant 17 mois dans les années 50 de la Yougoslavie jusqu’à l’Inde à travers la Turquie, l’Iran, le Pakistan et l’Afghanistan.
Il y a toujours eu des voyageurs qui racontent leur voyage… certains de manière photographique où les mots ressemblent à des images qui décrivent l’espace, d’autres essayant de saisir des instants et donner une dose d’humanité à leur description. Mais c’est la première fois que cette description devient exploration et découverte bien au delà de l’image. Les espaces que visitent les deux suisses prennent vie, leurs rencontres deviennent les nôtres, leur humilité devient un sésame pour saisir et comprendre de manière unique les occupants d’un monde qu’on croirait disparu. La campagne turc, les villes iraniennes et pakistanaises, les coupes-gorges afghans… autant de régions tristement médiatisées prennent vie, et sont ressuscitées (pour nos regards d’occidentaux incultes) par des phrases simples mais qui traduisent si bien l’esprit des deux voyageurs: ce n’est qu’avec humilité qu’on peut approcher et comprendre des sociétés millénaires que cachent les apparences arriérées de ces contrées.
Merci encore à M&Mme Boulous pour cette magnifique découverte que je recommande vivement.