La poésie est de retour, avec ces quelques vers de Nadia Tuéni

« Douce douce odeur du silence
il pleut dans mes yeux cette nuit
le ciel est un ruban usé,
l’étoile une bête qui fuit. »
Nadia Tuéni, Jardinier de ma Mémoire

A une passante

Le poème du mois, un classique qu’on ne présente plus…

« La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d’une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l’ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l’ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair… puis la nuit ! – Fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?

Ailleurs, bien loin d’ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais ! »

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal

Mon Pays

Dans la rubrique Poésie, voici le poème de février, un texte de Nadia Tuéni sur le Liban. (cliquer sur Read more pour afficher tout le texte)

« Mon pays longiligne a des bras de prophète.
Mon pays que limitent la haine et le soleil.
Mon pays où la mer a des pièges d’orfèvre,
que l’on dit villes sous marines,
que l’on dit miracle ou jardin.
Mon pays où la vie est un pays lointain.
Mon pays est mémoire
d’hommes durs comme la faim,
et de guerres plus anciennes
que les eaux du Jourdain.
Mon pays qui s’éveille,
projette son visage sur le blanc de la terre.
Mon pays vulnérable est un oiseau de lune.
Mon pays empalé sur le fer des consciences.
Mon pays en couleurs est un grand cerf-volant.
Mon pays où le vent est un nœud de vipères.
Mon pays qui d’un trait refait le paysage. Continuer la lecture de Mon Pays

La nuit

« La nuit dissimule le jour
Tandis que le soleil
Se dissout dans la lune
Entre le jour et la nuit
L’écart se resserre »
Marwan Hoss, Déchirures

Une pensée à ceux qui n’auront pas le temps de commencer l’année 2008.