En 1976, Robert Fisk arrive au Liban pour couvrir le début de la guerre libanaise pour le compte du Times. Il ne sait pas encore qu’il passera les prochaines années de sa vie au Liban (où il habite encore) et couvrira (pour le Times, puis pour The Independant quand la ligne éditoriale de Robert Murdoch laisse de moins en moins de place à la critique) un des conflits les plus complexes de la fin du XXème siècle.
Inlassablement, et avec un courage inouï, il brave tous les dangers et malgré et contre tout (bombardements, check points, kidnappings, etc.), il reste là où beaucoup d’autres ont déjà abandonné pour raconter la vérité, non pas celle très partielle des israéliens, ou des palestiniens, ou des divers milices libanaises, mais celle dérangeante où tout le monde est responsable parce que la violence est aveugle de tous les côtés.
Dans une épopée impressionnante de courage et de vérité, Fisk livre dans les 900 pages de Liban, nation martyre un condensé de cette période, entre journalisme et analyse politique, entre espoir et désillusion, mais avec une détermination pour raconter la vérité qui ne peut que laisser bouche bée. D’une tristesse sans fin mais grandiose. (note 9,5/10).