Dans son roman, Vassili Grossman nous fait voyager dans l’URSS de la seconde guerre mondiale à travers le destin de plusieurs personnages entre Stalingrad, Moscou, la Loubianka (la prison du KGB) et les camps nazis. Pour reprendre la quatrième de couverture, « l’auteur s’interroge sur la terrifiante convergence des systèmes nazis et communistes ». Ce n’est donc pas par hasard que son livre a croupi dans les geôles soviétiques et n’a jamais été publié de son vivant.
Mais ce n’est pas uniquement le caractère libre et contestataire pour l’époque qui fait le seul intérêt de ces quelques milles pages de roman, c’est surtout la puissance de la vision philosophique de l’homme (à la fois faible et cruel) du XX siècle, la précision des descriptions qui donnent la chaire de poule, et cette profondeur (tragique) des personnages qu’on retrouve dans le roman russe (Dostoïevski, Tolstoï, …). Bref, vous l’aurez compris, on parle ici d’un chef d’œuvre dont la discrétion est un mystère. Une découverte qui laisse la bouche bée. (note 5/5)