Je viens de relire le chef d’oeuvre de Beckett qui n’a plus besoin d’être présenté. La force des chefs d’oeuvre vient de leur capacité à toujours surprendre. Celui-ci surprend avant tout par sa simplicité : deux hommes, aux allures de clochards, attendent un dénommé Godot, dans un paysage désertique où seul un arbre nu fait le paysage. Le langage aussi est d’une étonnante simplicité, mais la trame se tisse d’elle-même, comme si de rien n’était, sans contours précis mais avec le sentiment d’assister à une scène universelle et intemporelle : l’attente, et l’espoir qui en découle mais qui ne fait pas oublier la lourdeur du présent. Beckett a refusé de commenter son texte, je ne pourrai pas dire en plus, mais chacun lui trouvera un sens, troublant probablement mais d’une puissance propre aux grands textes.