Je Veux Voir, dernier film du duo libanais Joanna Hadjithomas et Khalil Joreige, semble passionnant sur le papier : Catherine Deneuve parcourt le Liban quelques semaines après la guerre de 2006 en compagnie d’un acteur libanais. Le film est censé être l’histoire d’une rencontre dans un contexte, une sorte de démonstration du pouvoir du cinéma après une catastrophe. Malheureusement cette alchimie d’une rencontre inattendue et imprévisible ne voit pas le jour et on regarde, impuissants, une Catherine Deneuve complètement silencieuse, voire apathique, en compagnie d’un acteur plus silencieux qu’elle. Les échanges se limitent aux banalités d’usage (je mets ma ceinture, j’allume une cigarette). Le réalisateur (en personne après la projection) explique son choix par une volonté d’afficher une icône du cinéma dans un contexte de violence sans faire intervenir les mots et tout en insistant sur la rencontre de deux personnages. Mais la rencontre est ratée et on s’interroge sur l’intérêt de voir sans comprendre. Fiasco alors que tous les ingrédients d’un excellent film-documentaire étaient réunis. (note : 1/5)