Manu Dibango, à 76 ans, au Petit Journal Montparnasse le 28 janvier 2009. Entre reprises de Bechet, hommage au Duke et rythme afro-jazz, l’énergie est au rendez-vous. (note : 4/5)
Catégorie : musique
Fados
Carlos Saura (réalisateur du célèbre Cria Cuervos) revient avec un film/documentaire sur le monde du Fado, une musique née dans les docks de Lisbonne au XIX siècle et que l’empire portugais a diffusé du Mozambique au Brésil. Si le « s » du titre fait référence aux multiples facettes contemporaines de cette musique, le film se contente d’un alignement de chansons (dont la plupart est tournée en studio!) et peine à nous raconter l’histoire vagabonde de cette musique mélancolique. Malgré des chants menés par les meilleurs « fadistas » du monde, on est déçu par la facilité d’une telle « compilation ». Avec peu d’efforts supplémentaires, Carlos Saura aurait pu, en plus de nous enchanter les oreilles, nous raconter une belle histoire. (note : 2/5).
Let’s Get Lost avec Chet Baker
Le documentaire Let’s Get Lost réalisé par Bruce Weber raconte l’histoire d’une des icônes du jazz, le trompettiste et chanteur Chet baker. En plus des traditionnelles interviews de personnes ayant côtoyé Chet Baker durant sa vie (musiciens, photographes, épouses, enfants, etc.), le documentaire voyage avec ce James Dean du jazz : concerts privés, discussions de comptoir avec Chet, scènes de vie, etc. Comme ces personnages mythiques qui ont raté beaucoup de choses, sauf leur talent, on rencontre un homme qui a fini par sombrer dans la drogue et décevoir son entourage mais qui, en toutes circonstances, dégage une force tragique et musicale hors du commun. Superbe, même pour des non fans. (note : 5/5)
Madonna, le bonbon avarié
Le dernier album de Madonna (Hard Candy) pourrait être qualifié de « foutage de gueule » : une pochette d’un vulgaire rare, des rythmes dignes d’un mauvais synthétiseur et des paroles réduites au minimum. Aucune des douzes chansons ne sort de cette mare de médiocrité, et pour cause, Madonna est devenue un produit de consommation bas de gamme. Album très très mauvais. A éviter. (note : 0/5)
Shine a Light
Dans un documentaire envoutant, Martin Scorsese nous emmène dans l’univers des Rolling Stones le temps d’un concert exceptionnel donné en 2006 dans un vieux théâtre new-yorkais. Même sans être un fan du groupe mythique, on ne peut que se laisser emporter par l’incroyable énergie de Mick Jagger (mythique!) et ses acolytes. Au menu, des classiques, des moins classiques, quelques images d’archives sans sombrer dans la mélancolie et un duo incroyable avec Buddy Guy (et un moins incroyable avec Christina Aguilera). Bref, un grand moment de plaisir, malgré le visage cadavérique de Keith Richards et la molle foule de bobos new yorkais. (note : 5/5)
Pour l’ambiance, la chanson du générique…
Johnny Griffin au Duc des Lombards
Johnny Griffin, saxophoniste culte américain surnommé le little giant, vient de donner deux concerts au Duc des Lombards, club de jazz fraichement rénové à Paris. Griffin semble faire partie des légendes de jazz à en croire sa biographie sur wikipedia et les « fans » qui se sont précipités aux autographes en fin de concert. Mais à 80 ans, le souffle perd de sa vigueur même si on sent encore une certaine puissance qui se dégage du personnage. La seule (et principale) déception vient du lieu… après rénovation, le Duc des Lombards est tout simplement à éviter : scène minuscule, visibilité limitée à un dizaine de tables, places aveugles en quantité… ce qui se voulait un concept « tourné vers la scène » l’ignore merveilleusement. (note : 3/5 pour le concert, 0/5 pour le lieu)
Aznavour, au passé
Charles Aznavour, 83 ans, se reproduit pendant un mois au Palais des congrès à Paris… Mais le temps est impitoybale et malgré toute l’énergie qu’il y met, la voix tremblote, le rythme est faux, les cris sont des soupirs, les mots de désagrègent et les chansons se transforment en poèmes. Il faut savoir s’arrêter mais la scène doit être grisante, et il sourit lui-même de ses erreurs dans les textes. Mais le publique ne lui tient pas rigueur, tout lemonde applaudit, sans doute la mémoire et le mythe et non pas la prestation qui en est indigne.
David Guetta/Georges Michael
Georges Michael ne prenait pas trop de risques pour la première partie de son concert au Stade de France : David Guetta sait « mettre le feu » sûrement autant que les joueurs emmaillotés qui courent d’habitude derrière un ballon sur la même pelouse. Georges Michael ne prend pas de risques non plus pour son concert des 25 ans de scène : des grands classiques, une mise en scène sobre à base de vidéos qui défilent sur une bande géante, et une fin par deux tubes : Freedom et Careless Whisper. Un concert sympa sans être mythique.
Soeur Marie Keyrouz
A Notre-Dame du Liban à Paris ce soir, comme depuis 20 ans déjà, soeur Marie Keyrouz chante les musiques traditionnelles de l’Orient : maronite, byzantine, melkite, araméenne, … « La voix de l’extase » et son Ensemble pour la paix (composé de musiciens et choristes de toutes les religions) sillonne le monde pour prouver que « le chant est l’unique occasion d’exprimer une vérité qui, autrement, serait inaudible ». CDs à découvrir chez Harmonia Mundi.
Marina Vlady chante Vissotsky
Dans un hommage à son ex-mari Vladimir Vissotsky, Marina Vlady se met en scène au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris. Dans un spectacle d’une rare émotion, entre souvenirs, anecdotes et chansons, Marina fait revivre, le temps d’une soirée, la flamme de celui qui a chanté une époque et qui reste encore un des plus grand poètes russes du 20ème siècle. Indispensable pour les admirateurs de Vissotsky.