Le rideau de Kundera, ou l’héritage de Cervantes

Le rideau, essai en sept parties publié par Kundera en 2005, ressemble à une tombée de rideau sur l’œuvre du romancier. L’auteur y aborde les thèmes centraux de son œuvre : l’art du roman hérité par Cervantes (Don Quichotte) et Rabelais, le rire, le kitsch et la dimension existentielle du roman, ces mêmes thèmes que j’avais eu l’occasion d’approfondir il y a plusieurs années dans ma plongée dans l’œuvre de Kundera. Kundera y aborde également (avec plus ou moins de succès) d’autres thèmes aux allures de fin de règne : la mémoire, l’oubli, le caractère éternel du roman.

Si cet essai reste indispensable pour tout passionné de l’œuvre de Kundera, il s’inscrit profondément dans cette œuvre (le lire tout seul sans avoir lu l’œuvre de Kundera serait une déception) dont il constituerait la triste fin. L’essai s’achève en effet dans une affirmation rapide et désabusée du caractère « périssable du roman ».

On y retrouve néanmoins (rarement…) les éclairs de génie de l’auteur, ces réflexions aux allures anodines mais qui laissent pantois, comme après une décharge électrique. Les réflexions sur la « beauté d’une soudaine densité de la vie », la démystification du kitsch (comme une variation de la vulgarité) et de la logorrhée mondiale (« la lecture est longue, la vie est courte ») constituent quelques exemples de ces émotions uniques que Kundera seul sait donner à ses textes. Bref, à lire… mais après les autres écrits de l’auteur. (note : 4/5)

2 réflexions au sujet de « Le rideau de Kundera, ou l’héritage de Cervantes »

  1. Je suis un inconditionnel de littérature et une des grandes plumes (parmi tant d’autres) que j’ai pu rencontré au fil de mes lectures se trouve être… M.Kundera, je vais me pencher sur cet essai car j’ai aimé son style fulgurant dans cet autre essai qu’est « l’art du roman »… merci de venir partager mon blog…

  2. Oh my god ! Et en plus je viens de découvrir que vous êtes à l’origine d’un des rares sites consacrés à Kundera. C’en est fini : il va falloir y aller manu militari pour me faire déguerpir d’ici.
    (Certes, je ferais mieux de bosser mon mémoire…)

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