Boarding Gate

Après plusieurs années de boycott total du cinéma français (manque d’originalité peut être ?), j’ai pensé que la réconciliation se ferait pendant le dernier film d’Olivier Assayas, Boarding Gate. Sur le papier, tous les ingrédients d’un bon thriller étaient là : casting international, action entre Paris et Hong Kong, histoire mêlant un businessman déchu, une créature soumise et machiavélique et un gang chinois véreux, etc.
Mais le suspens s’arrête là… dialogues plats et prétentieux, mise en scène banale, intrigue pitoyable, plans qui s’enchaînent sans queue ni tête, personnages sans aucune épaisseur. Bref, une belle illustration de ce que le cinéma français ne sait plus faire (malgré un casting international)… un film qui tienne en haleine! A éviter à tout prix (note : 0/10)

Caramel

Caramel met en scène 5 femmes qui se croisent régulièrement dans un institut de beauté à Beyrouth… Légèreté et finesse pour ce film drôle, touchant et sans prétention qui effleure les réalités et tabous de la femme libanaise (adultère, homosexualité, virginité). (note 7/10)

Exile

Le cinéma policier hong-kongais semble bien se porter. Le dernier film de Johnnie To le confirme et place la barre très haut dans les scènes de duel au pistolet stylisés à l’extrême. Parfois plus proche de la chorégraphie que du cinéma. Esthétiquement fabuleux malgré une histoire sans grand intérêt. (Note 9/10)

Die Hard 4

Sûrement le meilleur de la série, Bruce Willis est plus fort que jamais et, encore une fois, réussit à sauver l’Amérique (la séance de poursuite entre un F16 et un semi-remorque est mythique). Excellent (dans son genre bien sûr). (Note 8/10)

Waël Noureddine, courts métrages à fuir

Le synopsis des courts métrages du libanais Waël Noureddine diffusés dans le cadre du Festival ParisCinema commence ainsi: « Waël tient sa caméra comme une kalachnikov ». Un titre aguicheur mais qui dans la pratique se traduit par une succession d’images qui alternent entre psychédélisme et voyeurisme : violence, morts, défilé de murs, drogués, le ciel, la mer, une bougie, …
Sans talent et déstructurés, les courts de Waël suscitent tout au plus l’ennui et un profond sentiment de perdre son temps. Curieux qu’il soit diffusé dans les salles. A éviter à tout prix. (note : 1/10).

La petite histoire des juifs du Liban

Le synopsis du documentaire du même nom réalisé par Yves Turquier commence par ces phrases : « En 1960, près de huit mille Juifs vivaient au Liban. Quarante ans plus tard, ils ne sont plus qu’une cinquantaine. » Yves Turquier, qui fait partie de cette communauté de juifs libanais, raconte bien la « petite histoire » par des témoignages d’exilés qui racontent le Liban qu’ils ont connus et la douleur de l’exil. Mais plusieurs lacunes manquant à ce « petit » documentaire et laissent le spectateur sur sa faim:
– la cinquantaine de juifs qui sont restés au Liban sont absents du documentaire alors qu’ils constituent la preuve qu’il était possible de rester, on aurait bien aimé savoir à quel prix ? Yves Turquier raconte que cette absence est le fruit des circonstances, son voyage au Liban prévu en 2005 à la recherche de cette communauté ayant coïncidé avec l’assassinat de Hariri… mais qu’est ce qui empêchait d’y aller plus tard ?
– les interviewés racontent l’exil qui était aussi celui des libanais chrétiens ou musulmans. Les derniers à partir au début de la guerre civile en 1975 racontent même qu’ils passaient plus facilement les check points puisque la guerre était entre chrétiens et musulmans, les juifs étant (pour cette fois) hors jeu. Cette particularité d’appartenir à une communauté dont beaucoup ne se doutaient pas de l’existence n’est pas mis en exergue par le documentaire. En tant que libanais, je retrouve un témoignage d’autres libanais. A moins que cette particularité n’existe pas ?
– le réalisateur a beau dire qu’il ne fait pas confiance à l’Histoire avec un grand H et qu’il préfère raconter la petite histoire à travers les individus, il n’empêche que l’éclairage historique reste indispensable pour comprendre… comprendre par exemple pourquoi ces juifs là préféraient aller en Europe ou en Amérique plutôt qu’en Israël qui était à moins de 150 kms de Beyrouth. Yves Turquier a des réponses, c’est bien dommage qu’il ne les partage pas.
Bref, un documentaire passionnant mais malheureusement très incomplet (note : 7/10).

Beirut Diaries : Truth, Lies and Videos

Le documentaire de Mai Masri (diffusé dans le cadre du Festival Paris Cinéma où le Liban est invité d’honneur) suit les traces d’une étudiante dans les mois qui ont suivi l’assassinat du premier ministre libanais Rafik Hariri. Le synopsis en parlera mieux que moi : « En empruntant la forme du journal intime, Maï Masri plonge le spectateur au coeur des faits, et montre les réactions immédiates des habitants de Beyrouth. Récit de guerre, Chroniques de Beyrouth témoigne aussi du pacifisme d’un peuple, victime de luttes de pouvoir qui le dépassent et explore avec justesse les transformations critiques et les questions cruciales que connaît le Liban actuel, à ce tournant décisif de son histoire. » Poignant de vérité et de pudeur. (note : 8/10)

Zodiac

Le dernier film de David Fincher (Seven, Fight Club) raconte l’histoire d’un serial killer qui a terrorisé la Californie au début des années 70 et qui a failli sombrer dans l’oubli si ce n’est l’obstination d’un dessinateur de journal… Une ambiance d’angoisse réussie mais des personnages trop lisses dont l’histoire saute d’année en année par de simples phrases « xxx mois/ans plus tard » pour traverser à la hâte les 30 ans qu’a duré l’affaire. Qu’est ce qu’on en retient ? Que c’est techniquement irréprochable mais sans grand intérêt. (note 5/10)

Death Proof

Le dernier Tarantino (Death Proof, ou Boulevard de la mort en français) est, selon lui, un hommage aux séries B et Z et aux Grindhouse, ces salles de cinémas « alternatives » remplies de voyous et de prostituées où des films sans budgets mélangeaient violence et sexe pour attirer les foules. Hommage bien entendu truffé de stars et avec la touche Tarantino où de longues scènes de dialogues sont entrecoupées de courtes scènes d’action intense. Sûrement moins dense que Kill Bill, parfois en longueur, peut être un peu plus masculin que d’habitude mais suffisamment « Tarantino » pour être vu. (note 8/10)

Alexandre Nevsky, Staline & Eisenstein

Un film de propagande tourné par un grand réalisateur ? C’est possible mais il faut se replacer dans les années 30, en plein propagande anti allemande, quand Staline ordonne à Eisenstein de réaliser un film à la gloire d’Alexandre Nevsky en mettant en scène sa victoire contre les chevalier teutoniques qui menacaient la Russie. Le résultat devait être à la hauteur des espérances : des russes courageux avec de bonnes têtes de slaves, des allemands vicieux et cruels habillés en secte de malfaiteurs, et enfin la victoire des bons sur les méchants à grands coups de chants patriotiques. Etrange mais intéressant. ( note 5/10).