4 Minutes

Vier Minuten raconte l’histoire d’une prisonnière pianiste surdouée. Malheureusement, la finesse et subtilité de son précédent film font cruellement défaut et la succession de clichés et de pathos gratuit empêchent l’émotion de saisir le spectateur. Dommage, les ingrédients étaient là pour un grand film. (note : 2/5)

Genèse N°2

Le duo Ivan Viripaev (russe, texte) et Galin Stoev (bulgare, mise en scène) revient au Théâtre de la Cité Universitaire à Paris après Oxygène en 2006 (cf. post du 03/12/2006). Le texte, basé sur une correspondance réelle entre Viripaev et Antonina Velikanova, une jeune femme schizophrène internée dans un hôpital psychiatrique de Moscou, aborde sous le ton de l’humour des questions fondamentales sur la société et Dieu. Avec les mêmes acteurs (toujours) survoltés et une excellente mise en scène, le leitmotiv « il y a quelque chose en plus » ne laisse pas indifférent. A voir. (note : 5/5)

No country for old man

Devant les critiques dithyrambiques de la presse, je suis presque gêné de dire du mal du dernier film des frères Coen. Mais j’en ai très envie ! L’esthétique poussée à l’extrême du film et la parfaite maitrise des cadrages et des ambiances dégagent une froideur de musée. On se croirait au Louvre devant un Rembrandt, « objectivement beau » mais dont l’émotion s’est émoussée avec le temps. Mais il manque l’essentiel : une histoire. Un manque accentué par le ras-le-bol de cette école minimaliste à la Gus Van Sant qui se démarque par un alignement d’images parfaites mais ennuyeuses. Mais la beauté des plans reste un plaisir et sa lenteur imaginaire est parfaite pour une fin de soirée. (note : 3/5)

L’île (Ostrov)

Le dernier film de Pavel Lounguine est une virée mystique dans un monastère orthodoxe perdu dans une île aux confins de la Russie où un rescapé de la deuxième guerre mondiale mène une vie d’ascète pour racheter un pêché de jeunesse. L’austérité le rapproche de la lumière jusqu’au jour où il apprend que son pêché de jeunesse (tuer son camarade de l’armée) n’a jamais eu lieu. Film contemplatif dont le rythme et la beauté des paysages valent les 120 minutes que l’on y consacre. Dommage que les tripes des personnages attendent la fin pour sortir. (note : 3/5)

Requiem for a dream

Cette merveille réalisée en 2001 par le quasi inconnu Darren Aronofsky sur une adaptation du roman Last Exit to Brooklyn nous plonge, à travers l’histoire d’un jeune de Brooklyn et sa mère accro à la télévision, dans le monde de l’illusion : illusion de la drogue, de la télévision, du bonheur. Accompagné d’une musique envoutante de Kronos Quartet, le film gagne en tension au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans le monde illusoire crée par les personnages. Si la montée en tension est excitante, la chute n’en est pas moins brutale et le film finit dans une explosion de retour à la réalité. Film sublime et bande originale incroyable. (note : 5/5)

Stranger Than Paradise

Ce Caméra d’Or au Festival de Cannes en 1984 montre l’histoire d’Eva, immigrée hongroise qui arrive à New York chez son cousin Willie mais ni l’un ni l’autre ne trouvent le paradis dans cette terre de promesses. Avec des dialogues minimalistes et une précision des images impressionnante, le film de Jim Jarmusch ressemble plutôt à une exposition de photos où chaque image parle d’elle même. (note : 4/5)

La nuit

« La nuit dissimule le jour
Tandis que le soleil
Se dissout dans la lune
Entre le jour et la nuit
L’écart se resserre »
Marwan Hoss, Déchirures

Une pensée à ceux qui n’auront pas le temps de commencer l’année 2008.