The Spirit

The Spirit est la dernière petite merveille sortie de l’imaginaire de Franck Miller. Peut-être moins surprenant que le précurseur Sin City, moins grandiose que 300 mais avec une petite touche poétique qui rend le justicier (parce qu’on parle bien de ça : les comics, un justicier avec des pouvoirs surnaturels face à des méchants très méchants) de Central City sympathique. Nous sommes vite séduits par les décors et l’ambiance qui mélangent réalité et fiction. Comme dirait un certain M. B. à la sortie du film : « j’avais l’impression de voir une œuvre d’art au cinéma ». Je ne peux être que d’accord. (note : 4/5)

Le Parrain

On ne présente plus ce chef-d’œuvre de Francis Ford Coppola. Le revoir au grand écran dans le cadre du cycle New York du Forum des Images à Paris (dont Klute fait partie également) est un bonheur. La mise en scène, l’ambiance, la musique, le duo Marlon Brando et Al Pacino, les visages authentiques, bref, tous les ingrédients d’un grand film sont réunis… Sans s’attarder sur ce que tout le monde sait déjà, écoutons (encore une fois) cet air mythique qui rythme le film. (note : 5/5)

Klute

Nous sommes au début des années 70, une mystérieuse disparition, des lettres échangées avec une prostituée haut de gamme (Jane Fonda) et un détective privé chargé de l’enquête (Donald Sutherland). Ce film d’Alan Pakula qui effleure le thème des pulsions humaines est une superbe illustration du cinéma noir New-Yorkais, à une époque où un bon scénario et d’excellents acteurs suffisent pour créer un film mythique. Jane Fonda (oscar de la meilleure actrice dans ce film) y est fabuleuse. A voir. (note : 4/5)

Burn After Reading

Ce dernier film des frères Coen est divertissant… Une belle affiche (George Clooney, Brad Pitt, John Malkovich), une situation burlesque (des fichiers top secrets détournés par une employée d’un club de gym), une société américaine qui affiche ses travers et ne se prend pas au sérieux. Si le film passe dans la joie et la bonne humeur, on ne peut s’empêcher de penser, dès le début du générique de fin, qu’on risque de l’oublier très vite. Moins fouillé (et plus soft) que No Country Fol Old Men mais efficace quand même. (note : 4/5)

L’Oeuf du Serpent

The Serpent’s Egg (1977), du maître suédois Ingmar Bergman, nous plonge dans le Berlin des années 1920, en proie à l’inflation galopante, la misère et le désespoir. À travers le regard d’un juif américain, chômeur et alcoolique, Bergman nous montre une société rongée par le vice et la peur. Les signes avant-coureurs de l’inévitable ascension de Hitler au pouvoir sont déjà visibles : une extrême droite de plus en plus présente et les prémices de l’expérimentation humaine poursuivie par les nazis. Si l’atmosphère remplie d’angoisse et de peur est superbement mise en scène, dommage que la fin soit presque un peu trop facile en montrant une situation décadente dont le nazisme semblait être l’inévitable achèvement. A voir. (note : 4/5)

Je Veux Voir

Je Veux Voir, dernier film du duo libanais Joanna Hadjithomas et Khalil Joreige, semble passionnant sur le papier : Catherine Deneuve parcourt le Liban quelques semaines après la guerre de 2006 en compagnie d’un acteur libanais. Le film est censé être l’histoire d’une rencontre dans un contexte, une sorte de démonstration du pouvoir du cinéma après une catastrophe. Malheureusement cette alchimie d’une rencontre inattendue et imprévisible ne voit pas le jour et on regarde, impuissants, une Catherine Deneuve complètement silencieuse, voire apathique, en compagnie d’un acteur plus silencieux qu’elle. Les échanges se limitent aux banalités d’usage (je mets ma ceinture, j’allume une cigarette). Le réalisateur (en personne après la projection) explique son choix par une volonté d’afficher une icône du cinéma dans un contexte de violence sans faire intervenir les mots et tout en insistant sur la rencontre de deux personnages. Mais la rencontre est ratée et on s’interroge sur l’intérêt de voir sans comprendre. Fiasco alors que tous les ingrédients d’un excellent film-documentaire étaient réunis. (note : 1/5)

L’Echange

L’Echange (ou Chageling), dernier film de Clint Eastwood qui raconte la lutte d’une mère pour retrouver son fils disparu dans l’Amérique des années 20 commence par décevoir : vous espériez voir John Malkovich comme le promet l’affiche ? Vous le verrez, mais pas plus que quelques dizaines de secondes à travers tout le film dans un rôle plus que mineur. Vous avez entendu parler d’Angelina Jolie comme une des muses d’Hollywood? Déchantez, son visage plastique entièrement peine à susciter l’émotion… alors que ce n’est pas ce qui manque dans cette (malgré tout) brillante mise en scène d’une tragédie basée sur un fait réel. On retrouve ce plaisir narratif, ces plans parfaits et cette esthétique travaillée à l’extrême auxquels Clint Eastwood nous a habitués… mais le plaisir ne tient pas la comparaison avec son chef-d’œuvre Million Dollar Baby. Quant à l’actrice principale, elle ferait mieux de se cantonner à ses rôles dans Tomb Raider et autres légèretés où sa plastique serait mieux utilisée. (note : 3/5)