Voyage au bout de la nuit

La lecture du roman culte de Céline est en premier abord poussive et donne l’impression de ramer à contre courant dans un fleuve déchainé. Petit à petit, un malaise s’installe, ce personnage lâche et cynique qu’est Ferdinand Bardamu ne cesse de se heurter à l’absurdité du monde qui l’entoure fait de guerres, de faux héroïsmes et de recherche de l’argent et du plaisir.  On finit aussi par se rendre à l’évidence que le thème de la nuit est omniprésent et que l’action semble se dérouler dans une pénombre sans fin : la première guerre mondiale ressemble à une succession de fuites nocturnes, l’expérience américaine finit dans des déambulations nocturnes, Rancy qui vit dans la pénombre, l’asile de Vichy vit la nuit… Le monde que met en scène Céline réduit l’homme à un animal enragé, les visages sont gris, les destins tristes à mourir, le soleil ne s’y lève pas, mais ce monde est affreusement réaliste et inquiétant. Après ce « voyage », le lecteur a aussi l’impression d’être arrivé au bout de la nuit… Oui, c’est de la grande littérature! oui, Céline est un des grands écrivains français de son siècle.  A lire. (note : 5/5)

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