Ce roman du libanais Elias Khoury dont le sous-titre est Le Voyage du Petit Ghandi raconte les destins fragmentés de plusieurs personnages qui se côtoient dans le Beyrouth des années 80, en pleine guerre et au moment de l’invasion israélienne qui allait remettre la ville à feu et à sang. Dans cette « histoire à trous » comme aime le répéter l’écrivain, on y rencontre le cireur de chaussures Ghandi, la prostituée Alice, le pasteur Amin, l’américain Davis, le milicien Zeyla, etc. On se sait pas grand-chose de ces individus dont le seul point commun est de se retrouver là, victimes d’évènements qui les dépassent. Leurs destins sont à l’image de la ville qui les entoure: temporaires, sans mémoires mais profondément humains. Un conte à découvrir. (note : 5/5)
Sous les bombes
Sous les bombes de Philippe Aractingi mélange une fiction tragique d’une mère à la recherche de son fils aux images documentaires filmées lors du bombardement du Liban par Israël pendant 33 jours en 2006. Le film a été tourné en quelques jours pendant et juste après les bombardements. Si l’histoire sombre parfois un peu trop dans le « mélo », elle n’en reste pas moins profondément « libanaise » et les images brutales tournées sur le vif sont d’une rare puissance. Une timide mais belle réussite. (note : 4/5)
Le Dernier Amour du Président
Andreï Kourkov (auteur du Pingouin, entre autres) livre sa dernière vision loufoque mais tellement réaliste de la société ukrainienne post-soviétique à travers l’histoire amusante d’un citoyen qui se retrouve Président de l’Ukraine… sans vraiment le choisir ni savoir comment. Entre drames, désillusions et sourires, on se laisse emporter dans l’univers coloré de cette société qui ballote encore entre orient russe et occident européen. A la hauteur de ses précédents romans. (note : 4/5)
Dr Mabuse : le Joueur
Fritz Lang, dans son premier volet de trois films dédiés à Dr Mabuse, livre un chef d’œuvre qui a gardé toute son élégance d’antan. Dans ce film muet de 4 heures réalisé en 1922, la musique envoutante et le jeu incroyable des acteurs rendent toute parole inutile : nous sommes encore dans une époque où le jeu d’acteur se passe d’effets spéciaux et de paroles lassantes. Dr Mabuse y représente à merveille l’esprit du mal dans la société des années 20, que beaucoup ont considéré comme une prémonition du nationalisme allemand qui ne tardera pas à se manifester. Une merveille ! (note : 5/5)
Endiablade
Cette nouvelle de Mikail Boulgakov raconte l’histoire d’un modeste fonctionnaire soviétique des années 1920 dont l’existence va se transformer en cauchemar sous l’effet d’une bureaucratie tentaculaire qui le mènera à la folie. Une satire sociale dont Boulgakov a le secret et qui n’est pas sans rappeler le procès de Kafka (paru quelques années plus tard). (note : 4/5)
Mur de berlin
Des sections du Mur de Berlin transformées en galerie en plein air…
Madonna, le bonbon avarié
Le dernier album de Madonna (Hard Candy) pourrait être qualifié de « foutage de gueule » : une pochette d’un vulgaire rare, des rythmes dignes d’un mauvais synthétiseur et des paroles réduites au minimum. Aucune des douzes chansons ne sort de cette mare de médiocrité, et pour cause, Madonna est devenue un produit de consommation bas de gamme. Album très très mauvais. A éviter. (note : 0/5)
Shine a Light
Dans un documentaire envoutant, Martin Scorsese nous emmène dans l’univers des Rolling Stones le temps d’un concert exceptionnel donné en 2006 dans un vieux théâtre new-yorkais. Même sans être un fan du groupe mythique, on ne peut que se laisser emporter par l’incroyable énergie de Mick Jagger (mythique!) et ses acolytes. Au menu, des classiques, des moins classiques, quelques images d’archives sans sombrer dans la mélancolie et un duo incroyable avec Buddy Guy (et un moins incroyable avec Christina Aguilera). Bref, un grand moment de plaisir, malgré le visage cadavérique de Keith Richards et la molle foule de bobos new yorkais. (note : 5/5)
Pour l’ambiance, la chanson du générique…
Un Nouveau Russe
Un Nouveau Russe (ou Oligarque, selon le titre russe), réalisé par Pavel Lounguine (La Noce, L’Ile…) en 2003, suit les pas d’un citoyen « lambda » (pas tant que ça finalement) qui a profité du chaos post-soviétique pour amasser une fortune colossale, avec tout ce que cela implique en termes de corruption, violence et excès. Sans être un grand film, un Nouveau Russe est bien ficelé et on finit par s’attacher à cet oligarque sympathique qui essaye de se soustraire aux manipulations frauduleuses de méchants hauts fonctionnaires. A voir. (note : 4/5)
El Orfanato
L’orphelinat, thriller espagnol qui se veut angoissant, est finalement sans aucun intérêt : acteurs moyens, scénario sans originalité, fin d’une prévisibilité effarante (moyen pour un thriller)… bref, une pâle copie des films du genre (comme Les Autres avec Nicole Kidman… d’Amenabar, un autre espagnol). Bref, à éviter. (note : 1/5)