Basé sur le roman éponyme de Kobo Abe, La femme des sables de Teshigahara met en scène, en noir et blanc, un promeneur du désert accueilli par des villageois qui lui proosent le gîte chez une femme au fond d’une fosse entourée par des murailles de sable. Au réveil, l’échelle qui lui a servi pour descendre a curieusement disparue. Il est prisonnier de cette femme qui passe ses nuits à ramasser le sable qui s’écoule inexorablement. L’instinct de liberté garde le dessus jusqu’au moment où il se retrouve face à l’échelle que les villageois ont oublié par mégarde… mais a-t-il vraiment envie de partir ?
Interrogation subtile sur la liberté et le sens des actions quotidienne qui, 50 ans plus tard, est encore d’actualité. (note 9/10)
Catégorie : ciné
300
Après Sin City, voici une deuxième oeuvre de Franck Miller adaptée au cinéma dans un péplum moderne qui revisite la bataille des Thermopyles (480 B.C.) qui opposa les Grecs au Perses. Dans une esthétique et des contrastes poussés à l’extrême et un mouvement qui alterne entre les images saccadées et le rythme effréné, le film nous tient en haleine et on ne pense qu’à une chose en sortant: trouver une encyclopédie pour vérifier si tout ça a vraiment existé (note 8/10).
Lettres d’Iwo Jima
Le dernier Clint Eastwood part d’une idée originale: un dyptique où une bataille féroce du Pacifique entre américains et japonais est racontée en deux volets à travers les lettres des soldats des deux bords. Le volet japonais est intéressant parce que profondément humain dans l’approche mais finit très vite par sombrer dans le « pan-pan » d’un film de guerre banal. Dommage. (note : 3/10)
Blood Diamond
Le dernier film avec Leonardo de Caprio met brillamment en scène la guerre civile au Sierra Leone motivée par le contrôle des champs de diamant et rappelle que ces précieuses pierres arrivent souvent dans nos bijouteries au prix de nombreuses souffrances. A voir. (note 8/10)
La Vie des Autres
La Vie des Autres (Das Leben der Anderen) raconte à travers l’histoire d’un couple d’intellectuels l’Allemagne de l’Est des années 80, celle de la Stasi et des citoyens suivis au pas. Un film surprenant, complexe et captivant qui fait penser à Goodbye Lenin mais avec une puissance dramatique bien supérieure. Bref, magnifique. (note: 9,5/10)
The Host
Le cinéma asiatique (sud-coréen dans ce cas là) ne ressemble à aucun autre, y compris pour les films d’horreur qui gardent une vision intéressante sur la société : entre deux apparitions du calamar géant qui va terroriser Séoul, on retrouve le syndrome de panique du SRAS, la vision sud-coréenne du soldat américain qui se comporte comme s’il était chez lui, etc. Mais ce n’est sûrement pas le film d’horreur qui fera référence. (note : 5/10)
Les Infiltrés, un remake insipide
Les Infiltrés (The Departed), remake de Scorsese du film asiatique Infernal Affairs, me confirme ce que j’ai souvent pensé : les remakes, en voulant perfectionner l’oeuvre originale, ont tendance à lui enlever toute substance et à délivrer une version « conventionnelle » de l’oeuvre d’origine. Comparé à son cousin honk-kongais, les Infiltrés manque de cette tension et du rythme effréné qui accompagne tout le film et qui contribue à faire ressortir l’angoisse des personnages dans leur double rôle. On est à la limite de l’ennui, heureusement que Jack Nicholson est toujours aussi impressionnant ! (Note : 5/10)
Casino Royal, un James Bond perdant ?
Il y tout d’abord le nouvel interprète de 007 – Daniel Craig – plus proche d’un Shwarzenegger (gros muscles) que d’un Roger Moore ou Pierce Brosnan (flegme et élégance)… Il y aussi le rythme saccadé, les longueurs sans intérêts et les rebondissements bâclés; la partie de poker qui est censée être au coeur de l’intrigue se révèle ennuyeuse, le quart d’heure de romance aux deux tiers du film casse le rythme, etc…
Mais, il y a quand même quelques scènes d’actions improbables dignes d’un James Bond (poursuite d’ouverture, destruction d’un immeuble vénitien, …). Pour finir, on en sort avec un sentiment de déception, ce n’est sûrement pas un des meilleurs James Bond… mais peut être pas le pire, un film qui se laisse regarder, sans plus. (note : 5/10).
Babel
On reconnaît très vite la touche « Inarritu »: plusieurs histoires interconnectées, des personnages et des émotions fragmentés mais toujours en finesse, et surtout une vision effrayante de ce à quoi pourrait ressembler le monde actuel : un événement peut mener au chaos, avec toujours en filigrane cette incompréhension qui régit les relations humaines. Bref, un excellent film à voir. (note: 8,5/10)
Al Gore et la vérité qui dérange
Bien sûr, on peut reprocher au documentaire d’Al Gore une mise en scène hollywoodienne, quelques passages mélodramatiques, ou une bonne dose d’auto-promotion… Mais la portée du documentaire va bien au delà de ces aspects et l’énergie que dépense l’auteur dans l’explication des origines et potentielles conséquences du réchauffement climatique n’en reste pas moins impressionnante. Pour la première fois, dans un discours à la fois scientifique et simple, loin de la démagogie habituelle et avec énormément de bon sens, Al Gore réussit son coup : une prise de conscience de l’urgence de mettre fin au réchauffement climatique, mais surtout un optimisme et une démonstration de la capacité de tout un chacun de contribuer à l’effort global. A voir d’urgence (note : 9/10)
Site web : http://www.criseclimatique.fr/