La Rentrée

Elle est dure cette rentrée… pas un seul post de tout le mois de septembre! Il y eu le choix du cartable, le renouvellement de la trousse et, à peine les premiers mots sur le papier, cette crise financière qui brise les rêves de tous les golden boys de la planète. Malgré tout, la culture revient avant que la faillite n’atteigne les esprits.

Richard Avedon au Jeu de Paume

Richard Avedon, (grand?) photographe américain décédé en 2004, fait l’objet d’une première rétrospective française au Jeu de Paume (Paris) jusqu’à fin septembre 2008. Initialement photographe de mode, il se définit lui-même comme un portraitiste et doit sa célébrité aux portraits d’hommes et femmes célèbres. Si ses photos de mode ont l’originalité (à l’époque) de montrer une mode en mouvement loin des images figées habituelles, ses portraits se situent à l’opposé: fond blanc, regard figé de statue. Si l’effet de style est au rendez-vous, on se lasse vite de cette succession de visages sans émotions. Intéressant mais décevant, le talent étant pour moi un peu plus qu’une froide mécanique. (note : 2/5).

Gomorra

On arrive enthousiastes, gonflés par le thème et les kilomètres d’éloges qui accompagnent ce film. Puis, rapidement, le doute s’installe : où sont les acteurs ? Où est le scénario ? Où est le caméraman ? Où est l’émotion de voir un sujet aussi grave traité « comme jamais »? On s’étire, on baille un peu, mais surprise, il reste encore plus d’une heure de torture (du public bien sûr, les acteurs font peine à voir, mais n’inspirent que la pitié). Bref, on s’ennuie, une soirée et des euros en l’air pour un film superficiel, rempli de lieux communs et sans surprise. Pan pan, plouf plouf. (note : 0/5)

Les Amours d’une Blonde

Nous sommes dans la Tchéquoslovaquie des années 60, en plein Printemps de Prague que vivait le pays à cette époque avant le retour retentissent des chars soviétiques en 1968. Milos Forman met en scène le destin d’une jeune femme (blonde) en quête d’amour dans une cité ouvrière provinciale. Le reste, la désillusion, ne se raconte pas. Film authentique et touchant. (note : 4/5)

Let’s Get Lost avec Chet Baker

Le documentaire Let’s Get Lost réalisé par Bruce Weber raconte l’histoire d’une des icônes du jazz, le trompettiste et chanteur Chet baker. En plus des traditionnelles interviews de personnes ayant côtoyé Chet Baker durant sa vie (musiciens, photographes, épouses, enfants, etc.), le documentaire voyage avec ce James Dean du jazz : concerts privés, discussions de comptoir avec Chet, scènes de vie, etc. Comme ces personnages mythiques qui ont raté beaucoup de choses, sauf leur talent, on rencontre un homme qui a fini par sombrer dans la drogue et décevoir son entourage mais qui, en toutes circonstances, dégage une force tragique et musicale hors du commun. Superbe, même pour des non fans. (note : 5/5)

Les 3 P’tits Cochons

Pseudo comédie québécoise sur le thème de l’infidélité conjugale mettant en scène trois frères qui ont pour seul point commun celui de tromper leurs femmes… Pour une fois, je partage la critique des Inrockuptibles : « Une tragi-comédie bien appuyée dont le seul intérêt (…) se cantonne à l’exotisme de l’accent et à la saveur des expressions québécoises (…) un film lourd et convenu. » Dramatique et sans intérêt. (note : 1/5)

Falafel

Falafel est un gentil film qui raconte les déambulations nocturnes d’un gentil libanais (qui est sur le point de devenir méchant mais finalement succombe à sa gentillesse). Le volcan qui sommeille à chaque coin de rue mentionné dans le synopsis n’a pas l’air d’être très actif et semble plutôt endormi. Un gentil film non abouti auquel manque un peu de matière. Musique jazzy sympa de Toufic Farroukh et Ibrahim Maalouf. (note : 2/5).

Surveillance

Deux agents du FBI arrivent dans une petite ville perdue pour enquêter sur une série de meurtres. Ils retrouvent sur place trois témoins : un policier à la gâchette facile, une junkie et une petite fille de huit ans. Au cours des interrogatoires, les agents découvrent rapidement que les témoins donnent chacun une version différente des faits.
Le thriller de Jennifer Lynch (la fille de David) ne sombre pas dans le gore comme le laisserait penser la bande-annonce… mais, comme dans un bon vieux Lynch (même si c’est la fille), les personnages sont étranges, inquiétants. L’ambiance du film est faussement détendue et tout le monde attend le drame qui mettrait fin à la tension permanente. Nous avons là tous les ingrédients d’un excellent thriller : personnages terribles, intrigue subtile (mais violente) et fin grandiose. Superbe mais pas pour les âmes sensibles. (note : 5/5)

La Notte

La Nuit de Micheangelo Antonioni (Ours d’Or à Berlin en 1961) met en scène un couple en « fin d’amour » joué par Jeanne Moreau et Marcello Mastroianni. Le temps d’une nuit, l’amour agonisant finit de se décomposer dans un ballet de rencontres, de fuites et de séductions. Nous assistons à un cinéma qui n’a pas besoin d’agitation pour affirmer sa force dramatique. Jeanne Moreau et Monica Vitti y sont sublimes. Un chef d’œuvre. (note : 5/5)