Exile

Le cinéma policier hong-kongais semble bien se porter. Le dernier film de Johnnie To le confirme et place la barre très haut dans les scènes de duel au pistolet stylisés à l’extrême. Parfois plus proche de la chorégraphie que du cinéma. Esthétiquement fabuleux malgré une histoire sans grand intérêt. (Note 9/10)

Die Hard 4

Sûrement le meilleur de la série, Bruce Willis est plus fort que jamais et, encore une fois, réussit à sauver l’Amérique (la séance de poursuite entre un F16 et un semi-remorque est mythique). Excellent (dans son genre bien sûr). (Note 8/10)

Angels in America

Le metteur en scène polonais Krzysztof Warlikowski fait vivre le texte puissant de la pièce de Tony Kushner qui, en deux épisodes (« Le millénaire approche » et « Perestroika »), raconte les peurs et l’hypocrisie de la société américaine des années 80 dans un drame qui se noue autour de l’effondrement de deux couples, l’un homosexuel, l’autre hétéro, dans l’Amérique reaganienne des années 1980. Tony Kushner décrit les peurs d’une société que Dieu a abandonnée pour partir en voyage, laissant à des anges louches dopés au valium le soin de gérer ce monde comme des fonctionnaires plus ou moins zélés.
L’adaptation de Warlikowski fait vivre la pièce dans un décor unique où les destins se croisent dans des jeux d’ombre fabuleux. Dommage que la puissance du texte superbement exprimée par des moments intenses est noyée dans une lenteur (la pièce dure 5h30) et une répétition qui, non seulement épuisent l’attention du spectateur, mais finissent par sombrer dans des mièvreries décevantes. Avec deux ou trois heures en moins, la pièce aurait pu être un grand moment de théâtre. (note : 7/10).

Waël Noureddine, courts métrages à fuir

Le synopsis des courts métrages du libanais Waël Noureddine diffusés dans le cadre du Festival ParisCinema commence ainsi: « Waël tient sa caméra comme une kalachnikov ». Un titre aguicheur mais qui dans la pratique se traduit par une succession d’images qui alternent entre psychédélisme et voyeurisme : violence, morts, défilé de murs, drogués, le ciel, la mer, une bougie, …
Sans talent et déstructurés, les courts de Waël suscitent tout au plus l’ennui et un profond sentiment de perdre son temps. Curieux qu’il soit diffusé dans les salles. A éviter à tout prix. (note : 1/10).

La petite histoire des juifs du Liban

Le synopsis du documentaire du même nom réalisé par Yves Turquier commence par ces phrases : « En 1960, près de huit mille Juifs vivaient au Liban. Quarante ans plus tard, ils ne sont plus qu’une cinquantaine. » Yves Turquier, qui fait partie de cette communauté de juifs libanais, raconte bien la « petite histoire » par des témoignages d’exilés qui racontent le Liban qu’ils ont connus et la douleur de l’exil. Mais plusieurs lacunes manquant à ce « petit » documentaire et laissent le spectateur sur sa faim:
– la cinquantaine de juifs qui sont restés au Liban sont absents du documentaire alors qu’ils constituent la preuve qu’il était possible de rester, on aurait bien aimé savoir à quel prix ? Yves Turquier raconte que cette absence est le fruit des circonstances, son voyage au Liban prévu en 2005 à la recherche de cette communauté ayant coïncidé avec l’assassinat de Hariri… mais qu’est ce qui empêchait d’y aller plus tard ?
– les interviewés racontent l’exil qui était aussi celui des libanais chrétiens ou musulmans. Les derniers à partir au début de la guerre civile en 1975 racontent même qu’ils passaient plus facilement les check points puisque la guerre était entre chrétiens et musulmans, les juifs étant (pour cette fois) hors jeu. Cette particularité d’appartenir à une communauté dont beaucoup ne se doutaient pas de l’existence n’est pas mis en exergue par le documentaire. En tant que libanais, je retrouve un témoignage d’autres libanais. A moins que cette particularité n’existe pas ?
– le réalisateur a beau dire qu’il ne fait pas confiance à l’Histoire avec un grand H et qu’il préfère raconter la petite histoire à travers les individus, il n’empêche que l’éclairage historique reste indispensable pour comprendre… comprendre par exemple pourquoi ces juifs là préféraient aller en Europe ou en Amérique plutôt qu’en Israël qui était à moins de 150 kms de Beyrouth. Yves Turquier a des réponses, c’est bien dommage qu’il ne les partage pas.
Bref, un documentaire passionnant mais malheureusement très incomplet (note : 7/10).

Beirut Diaries : Truth, Lies and Videos

Le documentaire de Mai Masri (diffusé dans le cadre du Festival Paris Cinéma où le Liban est invité d’honneur) suit les traces d’une étudiante dans les mois qui ont suivi l’assassinat du premier ministre libanais Rafik Hariri. Le synopsis en parlera mieux que moi : « En empruntant la forme du journal intime, Maï Masri plonge le spectateur au coeur des faits, et montre les réactions immédiates des habitants de Beyrouth. Récit de guerre, Chroniques de Beyrouth témoigne aussi du pacifisme d’un peuple, victime de luttes de pouvoir qui le dépassent et explore avec justesse les transformations critiques et les questions cruciales que connaît le Liban actuel, à ce tournant décisif de son histoire. » Poignant de vérité et de pudeur. (note : 8/10)

La femme des sables (le roman)

Le film (voir post du 15 avril) induit naturellement un retour vers l’inspiration d’origine: le roman La Femme des sables de Kobô Abé, un des classiques de la littérature japonaises, nous amène dans les circonvolutions d’un homme ordinaire pris au piège par des villageois dans une fosse entourée de murs de sables infranchissables. Il partage son piège avec une femme du village dont l’existence se résume à remplir des paniers de sables que les villageois vont remonter à la surface. L’homme (qui restera désigné ainsi sans identité tout au long du roman), s’indigne, repasse en revue sa vie citadine futile et sa situation actuelle tellement incongrue. Il ne pense qu’à la fuite et après une fugue râtée, finit par se convaincre que ce qui l’attendait à la ville n’a pas forcément plus de sens que ce qu’il vit dans son trou. Réflexion passionnante sur l’emprisonnement et la capacité de l’homme à se faire une raison dans toutes circonstances. Dommage que le style très poussif (probablement dû à la traduction) alourdit la lecture… (note 7/10)

Quand le e-business devient social

La Croix-Rouge Française vient de lancer son navigateur solidaire : moyennant une inscription gratuite et le téléchargement d’une barre d’outils qui se rajoute à internet explorer ou firefox, le système permet des réduction sur les achats en ligne auprès de la plupart des sites, cette réduction étant reversée à la croix-rouge… Pour une fois que le e-business tend vers le social, il serait dommage de ne pas encourager l’initiative.
http://www.croix-rouge.fr/goto/aide/igraal/index.asp

David Guetta/Georges Michael


Georges Michael ne prenait pas trop de risques pour la première partie de son concert au Stade de France : David Guetta sait « mettre le feu » sûrement autant que les joueurs emmaillotés qui courent d’habitude derrière un ballon sur la même pelouse. Georges Michael ne prend pas de risques non plus pour son concert des 25 ans de scène : des grands classiques, une mise en scène sobre à base de vidéos qui défilent sur une bande géante, et une fin par deux tubes : Freedom et Careless Whisper. Un concert sympa sans être mythique.