Culture Blog passe son premier réveillon, sans émotion aucune parce que ce genre d’étalage sentimental (ni même le goût du champagne) ne saurait trouver sa place dans une fibre optique.
Meilleurs voeux de bonheur, d’amour et de gloire à toutes et à tous.
Catégorie : café philo
Boston… une semaine sans émotions
Boston paraît aux US comme une banale ville de province paraîtrait à Paris: dimensions réduites, rythme ralenti, commerces concentrés autour d’une place centrale, architecture sans intérêt (bien que ça soit considéré comme un centre historique puisqu’y subsistent quelques bâtisses du XIX siècle). Les bostoniens que j’ai croisés pendant une semaine étaient un bel exemple de l’américain middle-upper class: très friendly et extrêmement superficiels. Le taxi vers l’aéroport nous a chanté une chanson d’amour qu’il a écrite à sa femme, c’était la seule chose qui dépassait dans un décor où, très vite, l’artificiel pèse comme un couvercle baudelairien.
L’usage d’un monde immuable
On est dans les années 50, Tabriz (Iran), Nicolas Bouvier qui parcours le monde raconte dans L’Usage du monde (merci m & mme Boulous pour la découverte… magnifique) sa rencontre avec des américains démoralisés: leur mission politico-économique est mal reçue par la population locale qui ne les aide pas vraiment dans la construction d’une école quand leurs soucis premiers restent d’avoir à manger et se vêtir. Bouvier résume bien la situation par : « les cadeaux ne sont pas toujours faciles à faire quand les « enfants » ont cinq mille ans de plus que Santa Klaus ».
Drôle… parce qu’un demi-siècle plus tard, on a l’impression de revoir les mêmes qui veulent révolutionner le monde selon leurs propres critères… cette fois encore les « enfants » ont quelques cinq mille ans de plus… cette fois encore ça n’a pas l’air de se passer comme les américains le pensaient.
L’Histoire se répéterait-elle donc aussi bien qu’on le dit ?
Terreur et pensée
Dans les débats qui prolifèrent sur le discours du Pape et les réactions exacerbées qu’il a suscité dans le monde musulman, voici une réflexion posée, claire et intéressante par le directeur des Cahiers de l’Orient sous le titre « Non à ceux qui règnent par la terreur sur la pensée musulmane! »
Remember nine/eleven
Je regardais sur le web les cérémonies de commémoration du 5ième anniversaire des événements du 11 septembre 2001… j’en retiens:
– une photo d’une jeune femme portant une pancarte « remember 9/11 »
– la litanie des 2793 noms des victimes récités en direct sur CNN
– encore un discours d’une rare intelligence de George Bush
– et… des millions d’avis, de commentaires, de plébiscites, de critiques, d’articles, de vidéos, de blogs, etc. pour que chacun puisse donner son avis sur l’événement du siècle.
Si on réduit les vies humaines à des chiffres, le 11 septembre est loin de figurer dans les 100 atrocités les plus meurtrières des deux derniers siècles. Mais on sait déjà que le poids (médiatique?) d’une vie humaine dépend de l’intitulé de son passeport.
La Rentrée
Aujourd’hui, lundi 4 septembre, jour officiel de la Rentrée en France. D’aucuns pourraient croire que cette rentrée est exclusive aux écoliers, collégiens, lycéens et autres étudiants de toute sorte mais il n’en est rien: c’est la Rentrée de la France toute entière qui était collectivement en vacances et qui, à partir d’aujourd’hui, dans la morosité d’une pluie hésitante, se remet au travail.
C’est drôle, tous mes souvenirs d’enfances font de la notion de rentrée un moment d’excitation où la joie d’un nouveau cartable rempli de nouveaux bouquins se mélange à l’appréhension d’une nouvelle classe, de nouvelles rencontres et de nouvelles aventures. Mais en me levant ce matin, avec le même « cartable » que l’an dernier, j’ai plutôt envie de rester dans mon lit, sous la couette, de ne pas affronter le métro qui fait lui aussi sa rentrée en étant plus bondé que d’habitude, ni les visages faussement joyeux qui auraient préféré rester sur leurs plages bien chaudes.
C’est drôle, parce que soit c’est plus triste quand on grandit, soit le monde a changé, soit la rentrée ne me réussit pas.
Busherie / Guerre en Irak
Je lisais ce matin un article sur le site du Figaro qui parlait de l’effritement de la société irakienne après plusieurs années de guerre civile. Je me rappelle ce samedi en février 2003 quand une manifestation monstre avait traversé Paris pour protester contre la guerre folle lancée par Bush en Irak. J’étais descendu dans la rue avec mon appareil photo et j’avais suivi le cortège en ayant le sentiment de vivre quelque chose… non pas d’historique mais de valeur. J’en ai ramené une pellicule dont quelques bribes sont sur mon site web.
Il est triste de voir que la mobilisation du sens commun n’a pas empêché la guerre qui au lieu d’amener la démocratie n’a fait qu’installer le chaos dans un pays millénaire.
Des souris et des hommes
George et Lennie sont amis. Ils parcourent la Californie, travaillant comme journaliers et rêvant de pouvoir acquérir un jour une petite exploitation. Lennie est un esprit simple, entièrement dépendant de son ami. Il adore caresser les matières soyeuses, la peau des souris par exemple. Mais, ne sachant maîtriser son incroyable force, il finit toujours par les tuer.
L’histoire de Steinbeck finit mal, comme beaucoup d’histoires dans l’amérique impitoyable des années 1930. Mais les souris tuées par Lennie ne méritaient vraisemblablement pas de mourir, alors que celles qui s’amusent à pénétrer dans notre appart et courir dans notre cuisine le méritent mille fois, qu’est ce qui a changé depuis le roman de Steinbeck ?
Blogish (ou le premier ‘post’)
Après le globish, voici le blogish, ou le nouvel art de palabrer dans un étalage indécent et incongru de mots, de morceaux d’intimité et rêves de célébrité. Mais ne méprisons pas trop vite puisqu’on y est, fashion victimes de ce marché aux puces sans limites mais où les bonnes affaires semblent aussi rares que dans la vraie vie. Mais assez de philosophie, laissons la société évoluer paisiblement vers son destin impitoyable et déstructuré.