La Salle de bain

Il y a une dizaine d’année, dans un cadre plus scolaire, j’ai découvert La Télévision de Jean-Philippe Toussaint. J’étais déjà étonné par cet auteur profondément contemporain mais dont les romans ont un je-ne-sais-quoi d’atemporel. La Salle de bain (son premier roman) est l’histoire d’un passage (voyage ?) dans un espace réduit : tout simplement une salle de bain. Mais pendant ce voyage, les sens sont aiguisés à l’extrême; on hésite entre le sentiment d’effacement pour mieux observer le monde et celui de tourner autour de soi-même les yeux bandés. Dans tous les cas, on sent le temps passer, ou plutôt non, on ne le sent pas, on sent que dans l’absurdité de l’inaction, quelque chose d’irrémédiable et d’unique se passe. Roman étonnant à découvrir.

Pour aller au ciel, il faut mourir

Petit film tadjik (vous savez, ce petit pays que peu situeront sur une carte, quelque part en Asie, loin du temps et de l’espace) où l’histoire d’un jeune marié qui n’arrive pas à faire l’amour à sa femme sert de prétexte pour parcourir en voyeur une bribe de société, avec ses malheurs et ses vices et, surtout, ses éclairs de beauté (note: 7,5/10)

Bon cop, bad cop

Le blog, momentanément transféré a Ottawa, est allé voir Bon cop, bad cop, film policier québécois ou un cop québecois francophone doit travailler avec un cop ontarien anglophone. Les clichés fusent aussi vite que les expressions chatiées crissées a toutes les sauces. Sympa et drole. (note 7.5/10)

5:55 Charlotte se réveille

Charlotte Gainsbourg revient avec un nouvel album, 5:55. Mais elle revient d’où ? De très très loin parce qu’elle semble fatiguée , ses murmures sont presques inaudibles et s’il n’y avait pas son nom sur la pochette, on aurait du mal à attribuer les chuchotements à C.G. Mais l’album reste agréable à écouter, les mélodies créées par Air nous replongent dans l’ambiance de leurs premiers albums (Premiers symptômes, …)
En y régléchissant bien, c’est un excellent album de Air où Charlotte a prêté sa voix.

Remember nine/eleven

Je regardais sur le web les cérémonies de commémoration du 5ième anniversaire des événements du 11 septembre 2001… j’en retiens:
– une photo d’une jeune femme portant une pancarte « remember 9/11 »
– la litanie des 2793 noms des victimes récités en direct sur CNN
– encore un discours d’une rare intelligence de George Bush
– et… des millions d’avis, de commentaires, de plébiscites, de critiques, d’articles, de vidéos, de blogs, etc. pour que chacun puisse donner son avis sur l’événement du siècle.

Si on réduit les vies humaines à des chiffres, le 11 septembre est loin de figurer dans les 100 atrocités les plus meurtrières des deux derniers siècles. Mais on sait déjà que le poids (médiatique?) d’une vie humaine dépend de l’intitulé de son passeport.

Taxidermie


Hier soir, nous sommes allés voir Taxidermie, film hongrois qui retrace l’histoire saugrenue de trois hommes sur trois générations : « l’un est un officier, l’autre un sportif de premier plan et le dernier un maître dans l’art de la taxidermie. L’un court après le sexe, l’autre après le succès et le troisième après l’immortalité… ». Décalé, original et trash, idéal pour un dimanche soir avant de rattaquer une semaine de labeur (note : 8/10).

La Rentrée

Aujourd’hui, lundi 4 septembre, jour officiel de la Rentrée en France. D’aucuns pourraient croire que cette rentrée est exclusive aux écoliers, collégiens, lycéens et autres étudiants de toute sorte mais il n’en est rien: c’est la Rentrée de la France toute entière qui était collectivement en vacances et qui, à partir d’aujourd’hui, dans la morosité d’une pluie hésitante, se remet au travail.
C’est drôle, tous mes souvenirs d’enfances font de la notion de rentrée un moment d’excitation où la joie d’un nouveau cartable rempli de nouveaux bouquins se mélange à l’appréhension d’une nouvelle classe, de nouvelles rencontres et de nouvelles aventures. Mais en me levant ce matin, avec le même « cartable » que l’an dernier, j’ai plutôt envie de rester dans mon lit, sous la couette, de ne pas affronter le métro qui fait lui aussi sa rentrée en étant plus bondé que d’habitude, ni les visages faussement joyeux qui auraient préféré rester sur leurs plages bien chaudes.
C’est drôle, parce que soit c’est plus triste quand on grandit, soit le monde a changé, soit la rentrée ne me réussit pas.