L’orphelinat, thriller espagnol qui se veut angoissant, est finalement sans aucun intérêt : acteurs moyens, scénario sans originalité, fin d’une prévisibilité effarante (moyen pour un thriller)… bref, une pâle copie des films du genre (comme Les Autres avec Nicole Kidman… d’Amenabar, un autre espagnol). Bref, à éviter. (note : 1/5)
Catégorie : ciné
La Zona
Trois adolescents pénètrent à Mexico dans une zone résidentielle aisée ultra protégée. Les habitants de la « zona » décident de faire justice eux-mêmes et entament une chasse à l’homme sans pitié. La peur du « pauvre », la violence sauvage qui nait de cette peur, la corruption de la police mexicaine et l’indifférence à la vie humaine sont magistralement mises en scène. La zona révèle subtilement, à partir d’un fait divers, toute la monstruosité humaine. Superbe. (note : 4/5)
Dolls
Dans Dolls, Takeshi Kitano nous fait voyager à travers trois histoires d’amour (tragiques) inspirées des spectacles de poupées japonaises Bunraku. D’une esthétique envoutante, on se laisse bercer par le rythme de ces amoureux qui traversent à pied, attachés par un cordon rouge, les magnifiques paysages japonais. Contemplatif et splendide. (note : 4/5)
L’Auberge espagnole
J’ai enfin vu, 5 ans après sa sortie, le film tant acclamé de Cedric Klapisch… et je suis enfin rassuré de voir que finalement: 1. je n’avais absolument rien raté à l’époque; 2. le cinéma français est toujours aussi désespérant de platitude et de nombrilisme dans la mesure où un nom connu suffit à transformer un film d’une banalité affligeante en chef d’oeuvre. Que dire encore… que le film est mal joué, mal tourné, aux dialogues creux et aux personnages sans épaisseur? Oui, bien sûr, on finit par sourire quand on est bon public mais ça ne dure que l’espace de quelques secondes de faiblesses…
Le cinéma français ne semble pas sorti de l’auberge (jeu de mot à la hauteur des dialogues du film) et nous sommes encore loin du jour où les critiques jugeront un film sur son originalité et sa dimension dramatique (en tant que véhicule d’émotions et non pas de généralités) au lieu d’acclamer le casting de ces mêmes acteurs qui peuplent la majorité des affiches. (note : 1/5)
Lust, Caution
Lust, Caution raconte l’histoire de résistants chinois lors de l’occupation japonaise des années 1940 à travers celle d’une jeune étudiante à qui est assignée la mission de séduire un des chefs de la collaboration chinoise avec les Japonais. Ce qui se veut être un thriller entre érotisme, suspens et bravoure est limité par le manque de profondeur des caractères… ce qui se veut subtil est lourdement stéréotypé mais on se laisse séduire par l’esthétique des images, dernier rempart avant l’ennui (note : 3/5).
L’Assassinat de Jesse James
par le lâche Robert Ford est un film nombriliste qui se prend au sérieux : l’esthétique parfois poussée à l’extrême prend souvent le dessus sur l’action jusqu’à devenir le seul point d’intérêt. Mais à la différence des westerns « traditionnels » auxquels le film est souvent (à tort?) comparé, la mélancolie des personnages et des plans, la voix off qui nous tient par la main sans nous laisser le temps de rêver, les images et décors lisses contrastent avec la vision rugueuse de l’Amérique du XIX siècle véhiculée par les westerns. Les films contemplatifs, lents, longs et plastiques semblent être une nouvelle mode à en croire celui-ci et le dernier film des frères Coen (No country for old man)… Sans tomber dans l’extase de certains critiques, on se laisse prendre au jeu, on admire la prestation de Brad Pitt et de Casey Affleck, mais on reste convaincus qu’il manque encore quelque chose pour créer l’émotion. (note : 3/5)
Redacted
Brian de Palma invente un genre nouveau : la fiction documentaire où se mêlent mise en scène et images d’archives dans un mélange détonnant. La guerre y est montrée du doigt, non pas en tant que concept global insaisissable, mais en tant que réalité qui « met en scène » des individus qui échappent justement à ce concept et prennent part à une horreur qui dépasse largement les images lisses des télévisions occidentales. Subtil et brutal en même temps, Redacted, en partant d’un crime de guerre divers, va justement au-delà de cette vérité « revue et corrigée » qui accompagne tout conflit. (note : 4/5)
Le banissement
Dans un splendide décor moldave, un homme, sa femme et leurs deux enfants arrivent dans une maison de campagne où l’homme a passé son enfance. Les rares échanges entre les époux commencent par un aveu de trahison. La première partie du film (1h45 environ) ressemble à un roman existentiel où les détails sont relégués au second plan et où le regard du spectateur est concentré sur l’univers d’une trahison muette. On se laisse bercer par le côté contemplatif mais en même temps doucement torturé du film…
On est heureux, on a envie d’en rester là, mais le réalisateur (Andrei Zviaguintsev) en a décidé autrement et, au lieu de partir dans une douce brume tragique, on assiste à 45 minutes de flash back et d’enchainements lourdauds d’un réalisateur sans finesse qui semble paniquer à l’idée de garder quelque mystère autour de ses personnages… On finit par s’ennuyer, la magie se transforme en pâle réussite. (note 2/5)
Sweeney Todd
Tim Burton fait partie de ces réalisateurs dont l’imaginaire semble sans limites. Le résultat est souvent miraculeux de finesse, de beauté et d’originalité mais Sweeney Todd semble faire exception à la règle. Dans ce conte sanguinaire où les dialogues sont chantés (oui, chantés…), on finit par se lasser du Londres imaginaire d’une autre époque et du désir de vengeance expéditif de Sweeney. Tout ça finit dans une explosion de sang et un soupir de soulagement. (note : 1/5)
4 Minutes
Vier Minuten raconte l’histoire d’une prisonnière pianiste surdouée. Malheureusement, la finesse et subtilité de son précédent film font cruellement défaut et la succession de clichés et de pathos gratuit empêchent l’émotion de saisir le spectateur. Dommage, les ingrédients étaient là pour un grand film. (note : 2/5)