Retour à Avignon cet été pour un premier festival sans masques, et un cru comme toujours contrasté, mais de belles découvertes (par ordre chronologique) :
Une adaptation dépoussiérée des Fourberies de Scapin par une jeune troupe (Compagnie de l’Eternel Eté) qui en est à sa quatrième saison à Avignon et au 300è de cette pièce également jouée au Lucernaire à Paris. Explosif, rythmé et plein d’énergie, on rit, on chante et on redécouvre avec plaisir ce classique de Molière. (note: 4/5)
1942, Monsieur Haffmann confie sa bijouterie à son employé Pierre Vigneau en attendant des jours meilleurs. Ce dernier accepte de le cacher dans la cave en contrepartie… qu’il l’aide à avoir un enfant avec sa femme. La folie de la guerre fait écho à celle des hommes, dans un jeu d’acteur remarquable, et une scène finale qui finit en apothéose. Un petit bijou… (note: 5/5)
Plus de 1000 représentations de cette pièce qui retrace l’histoire d’Alan Turing, génie anglais du milieu du XXè siècle dont l’histoire est tout aussi décalée que tragique, et qui inventa une machine à l’origine de ce qui sera l’ordinateur et l’intelligence artificielle. On rit, on est bouleversé, et on a envie de revenir. (note: 5/5)
Une mise en scène classique par Carlo Boso d’une pièce classique avec des acteurs qui connaissent leur texte, mais qui ont du mal à sortir du texte de Molière qui a 300 ans, ne l’oublions pas. Un bon moment. (note: 3/5)
Le Songe d’Une Nuit d’Ete nous amène dans une forêt magique où des lutins et des fées se mêlent d’une intrigue amoureuse quitte à chambouler la marche du destin… Cette mise en scène de Matthieu Hornuss est tout simplement hilarante et les 6 comédiens qui incarnent une vingtaine de rôles vont au bout de leur talent et de leur énergie pour un spectacle haut en couleurs. Génial. (note: 5/5)
Un texte déjanté de Ionesco où on assiste à une leçon privée entre un professeur et une élève… qui commence sur des airs drôles pour sombrer progressivement dans la folie. Cette mise en scène de Bruno Dairou encensée par la pesse régionale et qui en est à sa troisième saison à Avignon avait tout pour plaire… mais l’alchimie ne prend pas, et on s’agaçe au lieu de rire. Le temps est long, malgré des acteurs qui maîtrisent leur texte… dommage. (note: 2/5)
On sombre progressivement dans la schizophrénie d’un petit fonctionnaire d’un ministère du tsar de Russie… qui se prend pour le roi d’Espagne et dialogue avec les chiens. Un texte drôle et émouvant que délivre un acteur formidable dans un monologue de haut vol, mais une mise en scène (du même Bruno Dairou…) qui reste prisonnière des mots. (note: 3/5)
Spectacle d’une compagnie québecoise où 6 acteurs / voltigeurs / musiciens essayent de donner un peu d’humanité à un monde de pièces détachées et de machines. De la voltige, de la poésie, de l’humour et des acteurs qui n’hésitent pas à se mettre tout nus pour faire rire. Un régal. (note: 5/5)
On a adoré Machine de Cirque, on est donc naturellement retourné voir le deuxième spectacle joué par la même troupe. Nous sommes dans une galerie d’art très conventionnelle… et qui le devient de moins en moins quand on découvre l’envers du décor grâce aux acteurs qui font dérailler l’ordre établi. Un deuxième régal! (note: 4/5)